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Publié le 12 novembre 2015

Les architectures qui favorisent une faible consommation d’énergie, une gestion agile du trafic et une grande fiabilité sont essentielles pour les opérateurs de téléphonie mobile*. L’intérêt du Cloud-RAN (C-RAN) est d’avoir une intelligence commune a beaucoup de sites radios, en concentrant les fonctionnalités du réseau en un seul point.

Le point central peut servir alors à gérer les interférences entre les cellules, principal souci actuel des opérateurs et des utilisateurs pour optimiser la qualité de service en toute circonstance. La gestion centralisée libère aussi des gains de capacité et de productivité dans la gestion du réseau, d’une manière anticipée (le cluster** central connaissant les ponts de transmission va optimiser la limitation des interférences). Certains constructeurs ont commencé à vraiment s’intéresser au C-RAN, mais tous ne sont pas forcément prêts à ce nouveau déploiement et cette problématique est abordée de façons différentes :

– certains constructeurs se contentent de faire une agrégation des stations de base, en gardant un lien CPRI (Common Public Radio Interface) vers les têtes radios « RRH » (Remote Radio Head), pour obtenir une architecture qui ressemble à du C-RAN. Même en présence de matériels anciens, il est possible de les rassembler en un point central de décision et de les interconnecter. Dans cette approche, les cellules rapportent les niveaux d’interférences qu’elles constatent et interagissent avec les autres cellules pour limiter les interférences.

– d’autres fabricants, en particulier plus récents, plus petits et partis de zéro, ont imaginé une architecture nouvelle, avec un contrôleur commun à beaucoup de cellules et une grosse capacité de processing ; ils proposent de passer le signal, entre le C-RAN et les parties radio, via un lien direct Ethernet (contrairement au lien CPRI qui passe par des protocoles spécifiques).

Tout dépendra du type de déploiement souhaité. S’il s’agit d’équiper un stade de football ou une zone très dense, il est assez facile d’y déployer des switches spécifiques et de la fibre optique. Par contre, si le déploiement du C-RAN est envisagé pour une ville entière non équipée d’un réseau fibre, il vaudra mieux envisager d’utiliser le réseau Ethernet préexistant pour un déploiement optimisé. La stratégie des fabricants dépendra de leur stratégie commerciale, selon qu’ils visent des zones très denses et restreintes en couverture ou des zones plus vastes voire rurales. La performance et la disponibilité du réseau fixe, existant dans les villes, est un point majeur permettant un déploiement en mode C-RAN.

Pour réaliser une architecture C-RAN conforme au 3GPP, il est possible de couper en deux la station de base actuelle, en gardant l’architecture du RRH et la partie processing éloignées l’une de l’autre ; la partie de la station de base qui était en bas du pylône peut être mise dans un cluster quelque part dans la ville et son raccordement au pylône peut être fait à l’aide d’un câble Ethernet. D’autres constructeurs ont envisagé la découpe autrement pour pouvoir gagner en flexibilité sur la liaison entre le data center et les antennes. Chacun envisage sa propre méthode de découpage, à charge pour eux de s’équiper d’outils de tests adaptés selon le mode choisi : CPRI, Ethernet, cluster du C-RAN, baseband controller.

L’objectif des opérateurs doit être d’augmenter leurs capacités, d’optimiser l’utilisation du spectre qu’ils ont payé très cher, de réduire leurs coûts d’installation avec des solutions pérennes, de faciliter le déploiement, de réduire la consommation électrique et donc les coûts de fonctionnement de l’architecture choisie, de prendre en compte l’aspect environnemental et surtout de gérer les interférences. La solution : centraliser !

http://www.fujitsu.com/downloads/TEL/fnc/whitepapers/CloudRANwp.pdf

** cluster : dans ce cas, groupement informatique d’unités de calcul

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