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Publié le 14 décembre 2018

Tous les collaborateurs d’une entreprise utilisent des applications. Que ce soit sur un ordinateur en mode local, sur un serveur on-premise ou dans le Cloud, en version SaaS, sur un mobile ou une tablette… elles sont importantes, et pour cause : c’est grâce à elles que nous pouvons travailler plus efficacement.

Mais qui dit applications dit aussi menaces. Les logiciels que vous utilisez chaque jour peuvent être vulnérables aux attaques des cybercriminels. Des failles de sécurité qui sont susceptibles de déstabiliser l’ensemble de votre système d’information et de votre entreprise.

Explications.

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Les menaces applicatives : retour aux fondamentaux

Tous les logiciels et applications, quel que soit le canal de distribution et les modes d’utilisation, sont développés par des équipes pluridisciplinaires qui s’affairent pendant des mois pour créer un outil utile pour les professionnels. Or, des erreurs de conception ou d’implémentation peuvent être commises. Ces fameux bugs peuvent être d’ordre purement fonctionnel, mais d’autres peuvent créer des failles de sécurité. Il est donc fréquent que les applications soient mises à jour pour corriger ces bugs et ces failles.

 

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C’est une démarche classique dans le processus itératif de création d’applications. Mais, un problème de taille apparait quand un éditeur néglige la sécurité à la conception, prend trop de temps pour corriger une faille de sécurité, ou décide de ne pas s’en occuper. Une situation ubuesque qui peut toucher tout type d’outil, y compris les systèmes d’exploitation, comme le montre cet exemple avec Windows dont une faille a été corrigée… 19 ans après son identification.

Toutefois, la plupart du temps, les développeurs sont réactifs et corrigent les failles en quelques jours ou quelques semaines. Mais cela ne règle pas tous les problèmes, car les DSI n’ont pas toujours une console de gestion centralisée pour forcer les mises à jour et doivent s’en remettre aux utilisateurs. Or, entre le manque de temps ou d’intérêt, c’est une démarche qui peut tomber dans l’oubli et qui laisse une plaie numérique béante à la disposition de tous les pirates.

 

L’impact des menaces applicatives sur les utilisateurs

Il existe une grande variété de menaces applicatives. Pour les utilisateurs, elles sont toutes susceptibles de mener au même résultat : l’altération, le vol ou la copie de données et d’informations confidentielles.

Dès qu’une personne mal intentionnée dispose des moyens pour pénétrer à l’intérieur d’un système via une faille de sécurité applicative, la menace se diffuse très rapidement. Ignorer les menaces applicatives, c’est donner les clés de son coffre-fort à des inconnus.

Il devient facile de voler des plans stratégiques, des informations sensibles ou des brevets qui peuvent être transmis ou vendus à un concurrent, ou exposés sur le dark net. Les informations personnelles de vos salariés, dont vous êtes garants selon le RGPD, peuvent aussi être exposées, comme les bulletins de salaire, les contrats de travail, les résumés d’entretiens annuels, les numéros de sécurité sociale, etc.

En plus des vols, les données peuvent aussi être altérées : que faire si votre base de données client est cryptée par un pirate ou si vos données financières et commerciales sont vandalisées, modifiées ou supprimées ?

 

Un écosystème en plein mouvement pour une obligation de réactivité

Les menaces applicatives sont plurielles et mouvantes. Parmi cette liste, on peut citer, par exemple, le cas du « XML External Entity » où l’exploitation de vulnérabilités au sein du code permet aux pirates d’exécuter une requête à distance depuis le serveur, de scanner les systèmes internes et de lancer des attaques par déni de service.

Les insuffisances de la journalisation et de la surveillance sont aussi un cas intéressant, car elles permettent aux pirates de renforcer et de prolonger leurs stratégies d’attaque pour altérer, extraire ou détruire des données.

Acteur clé de la sécurisation des données et des systèmes d’information, la DSI est donc le premier rempart contre les menaces applicatives. En effet, toutes les organisations, quelle que soit leur taille, sont susceptibles d’être un jour victime d’une attaque. Le problème, c’est que l’étude 2018 du Ponemon Institute sur la sécurité applicative souligne des désaccords internes profonds entre les managers IT et opérationnels. Pour 48% de ces derniers, la performance et la vitesse des outils doivent primer sur la sécurité. Du côté des managers IT, deux tiers pensent qu’il n’y a pas à choisir entre performance et sécurité en termes de priorité.

La bonne nouvelle réside toutefois dans le fait que les entreprises sont de plus en plus conscientes des enjeux. C’est le cas de 64% d’entre elles qui pensent que la prochaine attaque viendra d’une application. Toutefois, entre les intentions et les actions, le décalage est toujours grand : seules 25% des entreprises annoncent des investissements significatifs pour y faire face.

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Les solutions pour se prémunir des menaces applicatives

Par leur grande diversité, les menaces applicatives ne peuvent être contenues par une seule solution. Le meilleur remède restera toujours un ensemble de bonnes pratiques et d’actions préventives. Quelques exemples :

  • Sélectionner toutes les applications métiers avec un soin particulier et privilégier les sociétés de confiance et celles qui intègrent une vraie dimension sécuritaire dans leur stratégie.
  • Interdire l’installation d’applications mobiles en dehors des marketplaces officielles et/ou en dehors d’une liste blanche approuvée par la DSI et régulièrement mise à jour. Derrière un simple jeu ou une application de productivité en apparence innocente, peuvent se cacher de redoutables menaces.
  • Mettre à jour très régulièrement ses OS mobile et desktop. Si la centralisation n’est pas possible, prendre le temps de le faire avec chacun des utilisateurs.
  • Mettre à jour le plus souvent possible ses applications métiers lorsqu’un nouveau correctif est disponible.
  • Surveiller, contrôler et sécuriser le trafic entrant et sortant (firewall, sandboxing, antivirus, etc.).
  • Chiffrer ses communications et ses données de bout en bout pour rendre ses informations incompréhensibles, même en cas d’interception.
  • Mettre en place un MDM pour tous les appareils mobiles, afin de faciliter et centraliser la gestion de la flotte des smartphones et tablettes.
  • Se former en permanence pour rester en veille sur les menaces du moment.

Enjeu d’importance pour la DSI, parfois sous-estimé par les utilisateurs, la menace applicative doit être traitée stratégiquement. C’est une approche qui nécessite une vision holistique, car elle touche toutes les composantes de l’entreprise et tous les niveaux opérationnels. La prévenir passe donc par disposer des bons outils au bon moment et sur les bons terminaux, avec des utilisateurs formés et conscients de la réalité et des impacts potentiels.

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